Qu’est ce qui t’as motivé à ouvrir un atelier au sein du CCAA?
C’est pour remercier le CCAA qui m’a donné l’opportunité de connaître et d’exploiter mes capacités. Je vis dans un pays où la plupart des jeunes, qui vivent dans des conditions similaires aux miennes, n’ont pas la possibilité d’accéder à des espaces d’expression sains.
De même, ayant été auparavant un étudiant actif, je sentais que mon rêve était de créer un groupe qui pourrait innover en chant. Ce projet s’intègre parfaitement dans ce centre car les valeurs du CCAA sont également les idéaux qui existent dans tout groupe artistique.
En tant qu’élève, pourquoi considères-tu que la démarche de formation intégrale du CCAA est importante ?
Parce que ce sont les valeurs qui forgent notre personnalité. Et le manque de valeurs fait que de nombreux jeunes commettent des actes qui finissent par détruire non seulement leur intégrité physique et morale mais aussi celle des autres.
Quelle est ton impression maintenant que tu es passé du côté instructeur, après avoir été bénéficiaire du centre pendant plusieurs années?
C’est assez exigeant, et en même temps gratifiant, étant donné que je suis dans la même tranche d’âge que les jeunes. Pour pouvoir travailler avec eux, il est nécessaire de faire preuve d’un leadership positif. Je pense qu’à cet âge-là, ils n’ont pas besoin d’un chef qui impose. Les règles s’imposent d’elles-mêmes car en art, la détermination personnelle est nécessaire, l’obligation ne marche pas.
En étant maintenant instructeur, crois-tu que la jeunesse est réellement sensible aux changements de mentalités grâce à l’art ?
Oui, car les jeunes ont tous un potentiel et des talents cachés. Mais si on ne leur donne pas les moyens de les exploiter, beaucoup n’ont pas d’objectifs. Alors ils décrochent et commencent à avoir des attitudes autodestructrices. En revanche, le fait d’exploiter leurs potentialités leur donne des objectifs dans la vie et la motivation d’affronter leur quotidien difficile.
