Témoignage de Madelin Zambrano – Ancienne élève CAP promotion 2017


Qui es-tu ?

Je m’appelle Madelin Betzabeth Zambrano Martínez, actuellement j’ai 19 ans, je suis mère célibataire et je travaille en tant que cuisinière au sein de l’hôtel Clarion de Tegucigalpa.

En quoi consiste ton travail et quels sont tes défis quotidiens?

Je travaille au sein du restaurant de l’hôtel, là où j’avais vraiment envie d’être. J’ai compris que mon travail va beaucoup plus loin que de préparer un plat. Je dois fournir un bon service au client, quel que soit la fatigue physique générée par les horaires très étendues, il arrive d’entrer à 5:30 am et de devoir doubler mon service en étant jusqu’à minuit. Cela ne laisse pas beaucoup de temps pour se reposer, je crois que c’est le défi majeur de tous les jours, démontrer un véritable effort quel que soit la situation.

Mes années au CCAA et mon insertion professionnelle

J’ai fait 1 an de formation CAP en 2017, j’avais 17 ans lorsque j’ai commencé. J’ai réussi à conclure mon stage final en fin janvier 2018. A la fin de mon stage, le département RH m’a proposé de travailler en cuisine en tant qu’extra. C’était en fait une période d’essai d’un mois, en février, pendant laquelle j’ai dû montrer que j’étais capable d’être autonome dans mon travail et d’appliquer mes connaissances en système HACCP. On m’a dit que c’était cela qui m’avait ouvert la porte à une opportunité d’emploi fixe, et le 2 mars 2018, j’ai démarré mon premier CDI.

Quel impact a eu le CCAA dans ma vie ?

Tout au long de ma formation CAP, j’ai appris qu’il fallait persévérer pour atteindre les objectifs qu’on se fixe. Mon objectif étant d’avoir un emploi qui me permette de subvenir à mes besoins et ceux de mon fils et je n’aurais pas pu l’atteindre sans savoir les éléments suffisants que le CAP a semé en moi. Je ne connaissais rien d’un environnement professionnel et le CAP a réussi à modifier mon comportement, et maintenant je réplique chaque jour les valeurs de ponctualité, d’honnêteté et de conscience professionnelle en tant qu’employée. Ma formation m’a appris à être constante tous les jours.
Le CAP m’a aussi permis de réfléchir sur ma situation en tant que jeune maman célibataire, et de la nécessité d’être indépendante en tant que femme et mère. Maintenant je peux démontrer que je peux être responsable de moi-même et de mon fils. Il y a des moments de fatigue et de difficulté où j’ai voulu renoncer. Et je me souviens de quelques mots de la directrice de l’institution CCAA, et c’était que pour arriver à ce qu’on veut, on va devoir travailler, travailler, travailler, et cette façon de penser continue de me faire avancer.
Si je n’avais pas fait le CAP, je pense que je n’aurais pas trouvé un emploi. Je serais sans doute une personne de plus sans emploi au Honduras. Et dans mon travail, il aurait été très difficile d’exercer mes fonctions sans les connaissances et la préparation acquise grâce au processus CAP.

Qu’apporte le CAP aux jeunes ?

Beaucoup de jeunes ont envie de se former, mais nous n’avons pas les moyens ni le soutien pour prendre en charge les frais de notre formation. Le CAP a été cette main tendue qui a accueilli, enseigné et ouvert des portes à de nombreux jeunes qui voulaient réaliser leurs rêves. La qualité de la formation, l’attention que nous recevons et tout le reste se combine et permet d’arriver à un résultat final qui fait qu’on se distingue en tant qu’ancien CAP, par rapport aux autres formations.

Mes aspirations pour 2018 et + ?

Je suis en train de réaliser mes rêves depuis que je suis entrée au CAP, parce que me suis formée en cuisine et c’est ce qui m’inspire. J’ai commencé à travailler en tant qu’extra et actuellement j’ai un contrat CDI. Mais maintenant je commence à voir plus loin. Je voudrais poursuivre mes études en parallèle à l’université, en gestion d’entreprise, afin de pouvoir ouvrir mon propre restaurant dans le futur.

Le CCAA a-t-il contribué à forger en moi le principe d’égalité homme-femme ?

Le CAP nous forme de la même façon, sans faire de différence si on est un homme ou une femme. Dans le cas contraire, je n’aurais pas pu arriver à franchir un grand pas qui a été mon premier contrat de travail à durée indéterminée.

Mon message aux nouvelles promotions CAP

J’ai eu l’occasion en juin de rencontrer des étudiants de la nouvelle promotion 2018 qui sont actuellement en stage au Clarion. Je m’occupe d’eux, je les conseille, car ils sont mes camarades d’école. Je souhaite motiver les nouvelles promotions CAP à continuer jusqu’au bout, à ne pas renoncer, malgré les difficultés qu’ils rencontreront durant leur année de formation mais la récompense est à la fin et ils verront les résultats qu’ils espèrent voir en eux-mêmes.

L’école numérique et la formation à distance

La méthodologie CAP qui utilise la technologie va beaucoup plus loin que d’avoir un livre dans les mains. Je peux le dire pour l’avoir vécu pendant un an, il n’y a pas de barrière de la langue avec nos professeurs français. Il ne s’agit pas d’origine ni de langue, il s’agit d’avoir des professeurs qui ont vraiment la volonté de nous transmettre, et même s’ils sont à l’autre bout du monde, il n’y a pas de barrière. Même après un an où j’ai pu acquérir les bases, ce serait un très bon outil d’avoir l’opportunité de continuer à se former à distance pour pouvoir acquérir plus de connaissances en cours avec le CHEF, en gestion ou autre.

Mon message pour tous ceux qui soutiennent le CCAA

Sans le CAP, je ne serais pas où je suis avec un bon emploi et en pouvant vivre de ce que j’aime le plus faire. Maintenant j’ai les moyens d’affronter les difficultés et d’offrir un avenir à mon fils, en luttant comme on nous l’a appris au CCAA et en CAP.

Madelin

Aidons les jeunes à grandir en confiance et construire leur avenir.

 

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