Témoignage de Brayan – Décembre 2016
Élève du CCAA depuis 2009
Mon nom est Brayan Arturo Alonzo Flores, j’ai 18 ans et actuellement, je participe aux ateliers de théâtre et de danse du CCAA et je suis aussi volontaire dans le domaine de l’encadrement du programme artistique et de la salle multimédia. Je suis étudiant du CCAA depuis 2009, cela fait bientôt 8 ans que je fais partie de ce projet qui offre une grande opportunité de s’épanouir, à travers les programmes artistiques et d’insertion professionnelle.
J’avais 11 ans lorsque je suis entré au CCAA. J’avais déjà eu l’opportunité de faire du théâtre avant mais je ne me doutais pas que ma formation principale je la recevrai au sein du CCAA. J’ai connu ce centre parce que nous ne vivions pas loin et je passais souvent devant lorsqu’il était encore en construction. Un jour, nous sommes allés demander avec mes sœurs de quelle organisation il s’agissait et on nous a donné l’information et nous avons complété les formulaires de demande d’inscription. Mes sœurs et moi attendions avec impatience d’être contactés pour pouvoir nous inscrire, bien que je n’avais pas encore l’âge minimum pour entrer (12 ans). Peu de temps après on nous a appelé pour nous informer que mes deux sœurs étaient acceptées, et avec la surprise que moi aussi, car j’avais déjà eu une formation préalable en théâtre, mais jamais je ne m’étais imaginé la grande aventure qui m’attendais.
J’ai connu le CCAA à un stade propice. A ce moment-là, nous vivions dans un quartier avec un taux très élevé de criminalité. Autour de nous, il y avait des jeunes délinquants et conflictuels, des membres de gangs, du trafic de drogue. J’avais sous mes yeux des mauvais exemples en perte de valeurs dont la vie basculait de manière précipitée. Si je n’étais pas entré au CCAA, peut-être me serais-je converti en un de ces mauvais exemples que je voyais près de chez nous. Mais heureusement pour moi, le CCAA a encadré ma vie depuis toutes ces années. J’ai rencontré un grand professeur de théâtre qui reste aujourd’hui mon mentor, j’ai tissé de grandes amitiés, j’ai acquis des valeurs qui m’ont formé et continuent de me former. Comment ne pas mentionner le projet phare qui m’a aidé à me construire et fait toujours partie de ma vie « Le Petit Prince ». Cela a été un honneur de faire partie de ce projet dont j’ai tant appris, notamment le travail en équipe, le dépassement personnel, l’amitié, l’effort, l’importance d’être différent et laisser une empreinte positive dans tout ce qu’on fait et où que nous allions.
Les jeunes ont besoin de rêver et de trouver la force de bloquer les mauvais exemples qu’ils voient autour d’eux. Ils ont besoin de se sentir valorisés et sentir qu’il existe un endroit où ils peuvent se reposer de toutes les problématiques qui contaminent la société hondurienne. De même que moi, beaucoup de jeunes ont eu l’opportunité de connaître le CCAA au bon moment. Pour eux, ce lieu s’est converti en une petite île où ils se sentent au calme et en sécurité. Au fil des années, j’ai vu la grande évolution de ces jeunes qui sont maintenant des facteurs de changement pour notre société et qui luttent positivement pour réaliser leurs objectifs. Le CCAA poursuit une mission qui permet à tous ceux qui en font partie de se réaliser pleinement et de se forger un état d’esprit positif, au milieu de la haine, de la rancœur, de la criminalité et de tant de problèmes auxquels des milliers de jeunes comme moi sont exposés.
Nous faisons partie d’un grand projet, et cela me remplit de fierté et de bonheur de faire partie d’une lutte positive qui se développe de plus en plus et permet à plus de jeunes de découvrir et s’aventurer dans l’art. Si je n’avais pas trouvé le CCAA, je ne sais pas exactement ce que serait ma vie aujourd’hui, mais ce dont je suis sûr c’est qu’elle ne se serait pas fructueuse. Je remercie tous les personnes et institutions qui soutiennent le CCAA, et Mathilde Thiebault notre fondatrice et directrice, merci d’être à l’écoute des jeunes, de croire en nous et de nous offrir l’opportunité de nous améliorer.
