Témoignage de Diego Izaguirre


Témoignage de Diego Izaguirre – Diplômé du CAP 2ème année en 2017.

Embauché en tant que cuisinier en CDI au restaurant français Arno Bistro Café de Tegucigalpa.

Mon nom est Diego Armando Izaguirre Ávila. J’ai 24 ans. Je suis diplômé de 2ème année du CAP depuis août 2017.

Avant de faire partie du programme CAP, j’ai terminé le collège et je n’avais pas les moyens d’aller à l’Université. J’ai commencé à chercher du travail, ce qui s’est révélé compliqué car on me demandait de l’expérience et un titre universitaire, et des choses que je n’avais pas et je suis resté dans cette situation pendant 2 ans avant d’avoir l’opportunité d’être élève du programme CAP en 2015.

Le CAP et le CCAA m’ont vraiment aidé, de diverses manières. Personnellement, cela m’a aidé à être plus conscient d’où je viens et où je veux aller. Cela m’a permis de définir quelles étaient mes priorités, mes forces, et me plonger dans un processus d’amélioration continue, de me forger des objectifs et de visualiser l’effort que je dois fournir pour les atteindre et petit à petit progresser. Cela m’a aidé à accepter les critiques constructives de manière positive, et avec la volonté de travailler sur moi-même pour améliorer mes faiblesses et à ne pas seulement travailler là où « je suis bon » mais là aussi où « j’ai du mal » afin d’arriver à un bon niveau professionnel.

J’ai compris qu’un diplôme ne me certifie pas en tant que professionnel. C’est bien de l’avoir mais ce qui en réalité caractérise le professionnel que je suis sont mes attitudes et aptitudes au moment d’exercer ma profession et que je dois démontrer que je suis professionnel.

Le CAP m’a appris à croire en moi, à voir que malgré le milieu d’où je viens (un des quartiers les plus pauvres et dangereux de Tegucigalpa), ce n’est pas une limite pour progresser et devenir professionnel, mais un moteur pour avancer et sortir de ma situation. Je me rends compte que la pauvreté n’est pas tant de ne pas avoir d’argent, mais plus d’avoir une mentalité pauvre, en se résignant à l’idée que « je suis né ainsi, ainsi je grandirai et ainsi je mourrai ».

En sortant du CAP, la Fundación Paris-Tegu m’a recommendé au Chef Arno (le seul chef français à Tegucigalpa), et j’ai pu commencer à travailler au « Arno Bistro Café », en tant qu’employé permanent.

Je retire beaucoup d’apprentissage du CCAA, en particulier toutes les valeurs, telles que la ponctualité, le respect, la conscience professionnelle, le travail en équipe, la concentration, la persévérance. Le CCAA m’a formé de manière intégrale. J’ai aussi été élève de danse au CCAA, et en danse, on nous apprend que la discipline est très importante.

Maintenant dans mon travail, toutes ces valeurs m’aident beaucoup car il est important de ne pas me laisser aller, de ne pas chercher la facilité, mais de rechercher l’excellence. Si je fais des erreurs, je veux regarder mes erreurs pour apprendre, et chercher des solutions pour ne pas les refaire. Le CAP m’a aussi appris à dominer mes émotions, à respirer, à laisser passer l’émotion et parler avec respect pour trouver une solution aux problèmes.

Je souhaite remercier avant tout la directrice de la Fundación Paris-Tegu, les personnes et institutions qui soutiennent le programme CAP, à ma famille et mes camarades du CAP pour avoir partagé 2 ans déterminantes dans ma vie.

Je vous remercie pour toutes les opportunités que m’a apporté le programme CAP: ma formation, ma bourse de français à l’Alliance française, mes stages au Real Intercontinental, au Real Clarion de Tegucigalpa, au Lodge Pico Bonito, mon voyage en France. Tout cela m’a amené à travailler aujourd’hui au restaurant Arno Bistro Café.

Avant de connaître le CCAA, j’étais en dépression car je n’arrivais pas à faire quelque chose de ma vie. Je ne voulais pas être une personne médiocre ou amère. Quand je suis rentré au CCAA, c’était au début pour m’inscrire aux cours de danse, et je pensais que ce serait juste un cours de danse et rien de plus. Et tout compte fait, je n’aurais jamais imaginé que grâce au CCAA je serai la personne que je suis aujourd’hui. Le CCAA a changé ma vie et je crois cela a été la meilleure opportunité qui me soit arrivée dans ma vie.

Muchas Gracias

Diego Izaguirre

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